Eglise paroissiale St Vincent et Anastase
L'église était dédiée à Saint Alban, mais pour des raisons inconnues les saint patrons devinrent aux environs du 15e siècle, Vincent et Anastase. Le clocher roman demeure le seul vestige du premier édifice. Juché sur un léger promontoire et entouré d'un cimetière aux murs renforcés, il a probablement servi de tour de défense. Il abrita le choeur jusqu'en 1854. Lors des travaux d'agrandissement, la nef fut surélevée d' 1m 60 et un nouveau choeur fut construit à l'ouest. Suite à ce changement d'orientation, la tour fut transformée en porche. Son rez-de-chaussée fut percé d'une porte d'entrée et de 2 fenêtres latérales. Le troisième niveau dépourvu de décor pourrait avoir été rajouté à cette époque pour s'harmoniser avec la hauteur de la nef.
Le confessionnal
Cette pièce baroque du 19e siècle laisse apparaître dans son décor ouvragé plusieurs emblèmes du christianisme : l'ostensoir, les clefs de saint Pierre, le monogramme du Christ (IHS) et les Tables de la Loi. Tous ces symboles rappellent aux fidèles venus demander pardon pour leurs péchés qu'une vie pieuse et saine leur permettra d'accéder à la vie éternelle au paradis. L'usage du confessionnal remonte seulement au 16e siècle, lorsque le concile de Trente (1545-1563) recommanda d'écouter les confessions du pénitent dans un lieu spécialment aménagé.
La chapelle de pèlerinage de la Ste Croix
Selon la légende, un homme fou se rendant à Haegen vint à passer devant une croix de chemin. Il tomba à terre et s'écria "Ici la croix me sera propice" et le démon le quitta. Suite à ce miracle, une chapelle fut construite sur le lieu en 1771, grâce au père Kahe, curé de Lochwiller, dont dépendait Schwenheim. Elle fut dédiée à la Sainte-Croix dont une particule était exposée lors des offices, tous les vendredis, de Pâques à la Toussaint. Un pèlerinage du Sang Précieux s'y développa et une confrérie, témoin de la vitalité religieuse de l'époque, fut créée en 1852. Les pèlerins qui souffraient d'abcès venaient y demander la guérison. Lors du pèlerinage annuel, le premier dimanche de juillet, une grande procession était organisée. Sept arcs de triomphe, érigés en l'honneur des sept effusions de sang du Christ, étaient placés à côté de petits autels devant lesquels le cortège s'arrêtait pour dire une dizaine du chapelet au Sang Précieux.
Ferme (134 Rue Principale)
Cette grande ferme organisée autour d'une cour est protégée par une niche aménagée au dessus de la porte piétonne et abritant une statuette. Le logis est daté de 1802, il abrite sur le mur pignon une belle loggia en bois ouvragé, partiellement cachée par la construction en 1838 d'un porche sur bâti, qui relie l'habitation aux dépendances. Cette ferme adopte l'allure des forteresses, caractéristique du Kochersberg.
Ferme médiévale (131 Rue Principale)
C'est l'une des plus anciennes maisons d'Alsace. Elle fut probablement construite dans la seconde moitié du 14e siècle par une famille noble de Schwenheim, vassale des seigneurs de Geroldseck, dont les textes font plusieurs fois mentions entre 1251 et 1400. Seul le rez-de-chaussée en moellons, le chaînage d'angle à bosselage et les fenêtres trilobées de style gothique, témoignent de cette première période de construction. La maison fut modifiée en 1580 comme l'atteste la date gravée sur la porte du cellier. Le logis fut agrandi vers l'ouest et surmonté d'un étage en pans de bois en encorbellement. Au 18e siècle, la maison fut transformée en ferme. Un grand portail, caractéristique de la région, fut construit en 1747, ainsi que des dépendances tout autour de la cour. Le cellier occupait tout le rez-de-chaussée du logis et l'habitation, accessible par un escalier extérieur, se trouvait au premier étage.
Le cimetière juif
Jusqu'en 1781, la communauté juive de Schwenheim enterrait ses morts sans le cimetière juif de Saverne, moyennant un droit d'inhumation. Suite à l'augmentation de cette taxe, elle décida d'acquérir un terrain de 13 ares à la sortie du village. Le cimetière compte environ 76 pierres tombales. La plupart sont de simples stèles en forme de Tables de la Loi, ornées d'inscriptions hébraïques. Les autres sont architecturées et sculptées de motifs et d'inscriptions funéraires. Le Consistoire israélite du Bas-Rhin en est aujourd'hui le propriétaire, malgré un intermède entre 1942 et 1951, où les nazis confisquèrent la propriété et l'attribuèrent d'office à la Commune de Schwenheim.
Oratoire (Rue de la Prairie)
Ce petit oratoire construit au 19e siècle servait de reposoir lors des processions, notamment celle de la Fête Dieu. A cette occasion, 15 jours après la Pentecôte, l'Eucharistie était portée dans les rues afin que les impuretés journalières soient réparées et expiées par une adoration du Christ. Les prêtres qui dirigeaient le cortège, faisaient des haltes pour différentes bénédictions aux 4 points cardinaux du village devant des autels richement décorés. L'hostie, dans laquelle les fidèles devinaient la présence du Christ, était exposée sur un magnifique ostensoir en or. La foule entonnait des cantiques et écoutait des passages des Evangiles.
Bildstock (Rue de la Prairie)
Le Bildstock, ou croix à oratoire, est extrêmement fréquent en Alsace. Il se compose d'une croix sommitale, d'un fût et d'un édicule à niche ayant le plus souvent la forme d'une chapelle miniature, ce qui permet d'y exposer une statuette ou une image sainte. Cette croix fut érigée en 1685 à l'extrémité ouest de la commune. Deux autres bildstocks se trouvent toujours à l'est et au sud. Un quatrième était probablement érigé au nord du village. Suite à un accident, il fut partiellement réutilisé au-dessus de la porte de la chapelle de la Sainte-Croix.